HEKOK

© Source : L’Oeil Du Sahel     jeudi 21 juillet 2016 08:06     1261

Moi, comme vous me voyez, je sors à peine de l'hôpital. Ce, après avoir reçu une balle tirée à bout portant par ces terroristes de Boko Haram. Ce jour, un vendredi, il était 16 h. Nous étions allés au champ pour battre le mil. 

On était une dizaine, dont mes 2 grands frères, Oumaté, Hagola, mon neveu et d'autres voisins du quartier. Ça s’est passé il y a 5 mois. En rentrant du champ, nous sommes tombés sur des éléments de Boko Haram au pied d’une colline. De là, ils nous ont conduit s à Gouderi. Sur place, ils nous ont demandé de nous asseoir. 

D’autres se sont exécutés pendant que certains ont choisi de s’enfuir. C’est comme ça qu’ils ont commencé à tirer sur les uns et les autres, à bout portant. Ils tiraient seulement, en l’air, à gauche, à droite. Bref, ils tiraient en désordre. Sur le champ, il y a eu 6 morts et 4 blessés graves. Ils ont tiré sur moi à deux reprises. Une balle m’a simplement frôlé et l'autre m'a touché au niveau du bras que voici. Ils m'ont laissé pour mort. Si je suis encore en vie, c'est par le miracle de Dieu tout simplement. 

Mes deux grands frères et mon neveu, eux, n’ont pas survécu. Ils sont morts sur le champ.