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© Lavoixdukoat.com : Valgadine TONGA     lundi 4 juillet 2016 15:12     2132

L’ancien secrétaire général du Social democratic front a rendu l’âme hier dimanche 3 juillet 2016.

Il avait disparu de la scène publique ces derniers temps. Journaliste à la chaîne Canal 2 International, Rodrigue Tongue se souvient de la dernière fois qu’il a reçu Pr Tazoacha Asonganyi sur le plateau d’Un Jour un évènement en 2015. «Je le sentais affaibli et diminué physiquement. Durant l’émission il faisait parfois des grimaces.» Le Professeur Tazoacha Asonganyi a passé l’arme à gauche dimanche 3 juillet 2016 au Centre hospitalier et universitaire de Yaoundé. L’homme était connu pour sa grande gueule, sa liberté de ton et d’esprit. Ce qui ne lui avait pas fait que du bien. Il s’était attiré beaucoup d’inimitiés au sein du Social democratic front (Sdf). Il fut secrétaire général de ce parti de 1994 à 2005.

On a encore en mémoire sa déclaration à la presse en septembre 2005 à Yaoundé où il déballait les magouilles de son parti.  «J’ai servi le Sdf avec abnégation, plaçant l’intérêt de la nation et du parti au-dessus de l’intérêt personnel et, naturellement, l’intérêt de la nation au-dessus de l’intérêt du parti. Toutefois aujourd’hui, à la faveur du lancement des primaires du Nec, j’ai décidé de ne plus briguer un poste au sein de l’instance dirigeante du Sdf», relevait Le Messager du 28 septembre 2005.

«Naissance du culte de la personnalité»

Le Professeur Tazoacha Asonganyi argumentait alors : «Si je m’en tiens à la résolution du congrès de Yaoundé de 1999 qui confiait au Nec la tâche d’explorer les voies alternatives du changement, force est de constater que l’équipe sortante du Nec n’a pas su ou voulu créer les véritables conditions de changement dans notre pays. J’impute cet échec à l’absence de vision commune au sein de la direction du parti. En effet, nous n’avons pas su identifier et hiérarchiser clairement les trois notions suivantes : “ le moi ”, “ le parti ” et “ le pays. ” Par ailleurs, vous conviendrez avec moi que la divergence de vues et les querelles intestines se sont installées au sein de la direction sortante. Ce, en partie, à cause de la naissance du culte de la personnalité qui a pour corollaire, l’infaillibilité du chef. Quand cela se produit dans un groupe, tout autre son de cloche, toute critique même constructive est considérée comme crime de lèse-majesté.»

Après sa sortie du parti en 2006, il écrit le livre  «Cameroun: choix difficiles dans une démocratie de façade» qui présente le Sdf, ses péchés. Le professeur Tazoacha Asonganyi n’a pas été qu’un homme politique. Son doctorat en biochimie obtenu en 1980 à l’Université de Londres l’a amené à enseigner à la Faculté de médecine et des sciences biomédicales de l’Université de Yaoundé 1 dès 1985. Le Cameroun perd là un grand homme, un patriote.