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© Cameroon Tribune : Jean Baptiste KETCHATENG     jeudi 14 juillet 2016 10:08     1737

Les adhérents au mouvement Nappy ont récemment discuté des moyens de redonner confiance aux filles et femmes.

Les Nappy étaient de sortie il y a peu à Douala. L’acronyme qui désigne les Africains et singulièrement les Africaines Natural and Happy (par contraction, Nappy signale d’abord le fait de porter des cheveux naturels et de se rapprocher au maximum de l’africain originel) est devenu le sujet de préoccupation et l’expression d’une attitude culturelle différente. Réunis dans une rencontre annuelle qui en est à la quatrième édition, ces femmes et hommes ont parlé, à nouveau, des habituelles leçons qu’ils souhaitent partager, en insistant toutefois sur la femme et l’enfant, le thème de ce nouveau rendez-vous étant : « Maman et moi ».

Dans une ambiance chaleureuse pleine de musiques et couleurs vestimentaires, l’on a discuté, par exemple, de l’estime de soi pour s’épanouir dans la vie. Le rapport avec les nombreuses jolies fillettes présentes et leurs mères tout aussi belles, accompagnées des hommes de tous âges ? « En réunissant toute la famille, nous voulions pouvoir débattre et montrer à chacun, que l’on porte le cheveu défrisé ou non, par exemple, que le retour au naturel est une nécessité vitale pour nous Africains. Nous ne pouvons demeurer ainsi que l’on le voit actuellement : porteurs de greffes, de cheveux défrisés ou coupés sur d’autres personnes, etc. Nous serions le seul peuple au monde qui ne s’aime pas et ne s’estime pas. Or, pour réussir, il faut se connaître, avoir confiance en soi et aller à la conquête de ce que l’on souhaite avoir. Il faut donc restaurer la beauté et les visions africaines du monde en commençant par les familles », a expliqué Hyela Djoko, de l’association So natural… So me, organisatrice de la rencontre.

S’il est presque sûr, et tout le monde était d’accord à ce sujet qu’une famille en harmonie sur ces points fondamentaux d’éducation est plus à même de réussir, il n’était pas rare d’entendre des voix plutôt réservées. Pour certains, le plus important n’est pas de rentrer à tout prix au naturel et de fil en aiguille à la cosmogonie africaine générale. La question au centre de la rencontre déborde, en effet, sur la pratique religieuse, la conception de la cité et de la citoyenneté, etc.

Le débat se poursuivra donc au-delà de ce congrès Nappy où l’on apprenait à soigner le cheveu naturel africain, à le coiffer pour être aussi beau que Miss Cameroun 2015, la Nappy Jessica Ngoua Seme, qui était de la partie.