HEKOK

© Le Jour : Claude Tadjon     mardi 19 juillet 2016 10:08     3521

L’homme d’affaires camerounais qui a fait fortune dans la production industrielle de cigarettes se tourne, après une éclipse, vers la transformation du cacao. 

Promoteur de la société Quantum Cocoa SA, James Onobiono a signé en septembre 2015 une convention avec l’Etat du Cameroun dans le cadre de la loi du 18 avril 2013, relative aux incitations à l’investissement privé en République du Cameroun. Eligible aux bénéfices des avantages prévus par cette loi notamment de substantielles exonérations fiscales, il s’est engagé en retour à investir 14 milliards de FCFA dans la transformation du cacao, pour 186 emplois à créer. 

Notoriété

Le projet d’unité agro industrielle Quantum Cocoa SA, dont on n’a pas véritablement les dernières nouvelles, depuis la signature de la convention avec l’Etat du Cameroun il y a près de 10 mois, marque malgré tout le grand retour de James Onobiono, 68 ans, dans le giron sélect des grands investisseurs privés camerounais. Certes en décembre 2014, il avait lancé Propero, une société d’investissement. 

Mais elle était dotée d’un capital modeste de 10 millions de F CFA, avec l’ambition de prendre des participations dans différentes entreprises existantes ou alors en création. En attendant qu’elle se concrétise véritablement, Quantum Cocoa SA en termes de projection de  volume d’investissement, 14 milliards de Fcfa, c’est un cran au-dessus. 

Dans le secteur économique camerounais, la réputation et la notoriété de James Onobiono ont été faites dans le marché de la cigarette, il y a maintenant une trentaine d’années. Il était alors le promoteur de la Société industrielle des tabacs du Cameroun (Sitabac) avec comme partenaire l’allemand Reemtsma International qui prend 35 % des parts. Un géant de l’industrie du Cameroun est ainsi créé en 1983. La Sitabac est alors une société anonyme au capital social de 9,356 milliards de Fcfa. Dès 1985, elle lance la production de cigarettes sous la marque Delta dans sa nouvelle usine de Bassa au Pk 14. 

Construite sur 15 000 m2 dont près de 7 000 m2 couverts. Elle a une chaîne de production à la pointe de la technologie d’une capacité de 2,5 milliards de cigarettes par an.En 1993, la Sitabac crée un centre de traitement et de préparation de tabac à Bokito pour un coût d’investissement 15 milliards de Fcfa. Entre 1987 et 1993, la Sitabac représente 60% de parts de marché de la cigarette au Cameroun. Depuis sa création en 1983, cette société a versé quelques 165 milliards de Fcfa de taxes et autres impôts. Plus de 500 emplois directs créés. 

Mais très vite, la contrebande, la fraude douanière, la concurrence déloyale, la corruption, la pression fiscale porteront les premiers coups préjudiciables à la Sitabac. Après une éclipse, James Onobiono relance néanmoins ses activités dans les années 2000. Il misait alors sur des prix pour défier les contrebandiers. Mais une rupture entre l’homme d’affaires camerounais et ses partenaires étrangers avait déjà durablement compromis le sort de la Sitabac. Mais avant la Sitabac, il y avait la Fabrication des appareils électro-ménagers (Faem), une société qu’il crée pour fabriquer sur place au Cameroun des réfrigérateurs, dont il trouve les prix de ceux importés excessifs. Symbole de  l’industriel moderne camerounais, l’homme au cigare, formé en mathématiques en France, a été un enseignant à l’école polytechnique de Yaoundé.