HEKOK

© La Nouvelle Expression : Lucienne Wouassi     jeudi 11 août 2016 09:16     1524

Il s’agit de trois conducteurs de moto qui au cours d’une traversée, se sont retrouvés sous le pont défectueux qui relie le quartier Bonaloka à Brazzaville.

Plus de peur que de mal au lieu-dit Bonaloka. Les habitants de ce quartier qui sont dans la tourmente depuis plusieurs mois déjà, en raison de la dégradation du pont construit à l’entrée principale de leur quartier, ont vu leurs craintes devenir une réalité ce dimanche 7 août 2016. D’ailleurs  le quotidien La nouvelle Expression dans son édition du mardi 19 juillet dernier, dans un article revenait sur les difficultés des populations à se mouvoir. En effet, les pluies diluviennes qui s’abattent sur la capitale économique depuis quelques jours, ont laissé leur marque de ce côté. 

Selon les témoins de la scène, ce sont les cris d’une des victimes qui va attirer l’attention des voisins. Il nous est rapporté que le jeune chauffeur de moto qui  tentait de se frayer un passage sur ce pont, va tout simplement se retrouver dans les eaux puantes. Et c’est grâce aux riverains que son engin et lui seront extirpés de celles-ci. Conséquence, il s’en sort avec des blessures et est conduit dans un centre pour les soins. Deux autres usagers payent aussi le prix fort, et font également une chute. «Après la grande pluie d’avant-hier, (Dimanche 7 août Ndlr), le pont s’est complètement affaissé  et nous étions là quand un jeune conducteur a fait une chute parce qu’il asseyait de passer. D’ailleurs c’est nous qui l’avons sorti de là», explique un jeune du quartier.  

Sur les lieux ce mardi  9  août, l’image est désolante. Venant du quartier, le pont est détruit et les jeunes s’attèlent à trouver des voies de contournement. Une plaque en planche a été fabriquée pour rallier l’autre bout. Et pour soutenir le bas, ces jeunes y ont mis des sacs de sable. Et comme il faut encourager l’initiative, ces derniers ont installé un péage de fortune. Et même si c’est facultatif, des personnes de bonne volonté jettent une pièce au passage. Car il faut le dire, c’est grâce à cette volonté que les usagers à pied et quelques engins légers à deux roues peuvent encore emprunter ce passage. 

L’accès au quartier est devenu difficile

Une situation qui courrouce les populations, qui rappellent les conditions de construction de cet ouvrage. «L’accès au quartier est devenu difficile. L’eau n’est pas dirigée sous le pont, il faut qu’on apporte un Caterpillar pour détruire au moins sur 300m de côté. Il faut que les autorités compétentes fassent ce travail, parce qu’il a été mal fait  au départ», Alain Michel Nouck, riverain en colère.  En effet, il y a quelques semaines, les populations étaient déjà aux abois et interpellaient le maire de la commune d’arrondissement de Douala 3ème, maitre d’ouvrage de ce pont, dont la qualité des travaux a été contestée dès la construction. Un chantier exécuté par l’entreprise chaudetcha.  Le chef dudit quartier aussi partage la peine des populations et lance un appel aux autorités compétentes. 

«Il faut parcourir près de 5 km pour les automobilistes qui veulent se rendre à Brazaville. C’est dommage, parce que ce pont a été construit récemment et cela a failli engloutir certains usagers il y a deux jours.  La pluie continue et la crainte est la même. Parce que c’est ce drain qui conduit l’eau qui part de new-bell passe par là pour joindre le pont noir», précise  sa majesté Saïbou Oumara, chef de la Dibamba Bonaloka, qui ajoute par ailleurs que quelque chose doit être fait pour soulager les difficultés des populations.  Dans l’attente d’une main tendue, les populations restent dans la tourmente.