HEKOK

© Le Jour : Franklin Kamtche     vendredi 16 septembre 2016 02:53     1305

L’augmentation du tarif de transport est une réaction à l’interdiction de porter le « petit chauffeur ».

C’est sans doute l’une des routes les plus chères au monde. Pourtant elle est en bon état. Depuis le jeudi 1er août 2016, les passagers qui font le tronçon Santchou – Dschang, un morceau goudronné de 29km sur la P16 qui traverse la Menoua, sont obligés de débourser 1000F, contre 700F ou 500F par temps de fluidité auparavant. A la gare routière de Dschang, les transporteurs par taxi-brousse qui font la ligne, expliquent que c’est leur manière de compenser le manque à gagner créé par l’interdiction à eux faite de surcharger les véhicules depuis la veille. 

Le mercredi 30 août,  une patrouille de gendarmes a procédé sur cet axe à l’interpellation et à la verbalisation de tous les véhicules qui avaient surchargé à la cabine, contrairement à la tolérance habituelle. Les impardonnables « routiers » disaient obéir au commandant de la compagnie de gendarmerie de Dschang, qui aurait également été instruit par le gouverneur de la région de l’Ouest de faire cesser la culture du danger dans le transport interurbain. 

Réponse du berger à la bergère, ils ont dès le lendemain décidé de commun accord, de ne plus porter qu’un passager à la cabine. Seulement, les « deux » places ainsi libérées doivent être compensées par les autres passagers. La note est salée pour les pauvres voyageurs, qui doivent subir les caprices des transporteurs, décidés à ne pas perdre dans l’opération d’assainissement. Le chargement dure plus longtemps, le moindre bagage est taxé et les chauffeurs sont nerveux. Cependant, ils reconnaissent que la sécurité est de plus en plus garantie. 

Avant  cette décision, la situation était telle que des véhicules de cinq places transportaient désormais et de manière officielle huit personnes, avec « le petit chauffeur », un passager partageant le même siège que le conducteur. Ses gestes s’en trouvaient bien réduits mais les forces de l’ordre et les équipes de prévention routière du ministère des Transports n’y trouvaient pas à redire. Sur cet axe qui traverse la falaise sur 10km, on était arrivé à soulever la malle arrière pour porter des paysans qui vont au champ dans cette zone où l’on recommande aux conducteurs de ne pas s’arrêter.