HEKOK

© Mutations : Georgette Lom     mardi 20 septembre 2016 10:28     1979

Les transporteurs urbains de Douala restent indifférents à la mesure du Mintransports instruisant la réfection des vieux taxis avant le début de la Can.

Des sièges usés, déchirés, des portières vétustes n’ayant pour certaines plus de vitre, des contreplaqués servant de vitre, des pare-brise arrières inexistantes et remplacées par des plastiques, des ronflements de moteur assourdissants, l’absence de radio et parfois des odeurs pestilentielles dans certains taxis, des badges de chauffeurs inexistants, des taxis multicolores, absence des essuie-glaces. Voilà l’image que présente bon nombre de taxis de la capitale économique à deux mois de la Coupe d’Afrique des nations (Can) féminine que le Cameroun abritera à partir du 19 novembre prochain. 

Pourtant, afin de donner  une image plus reluisante des véhicules jaunes de la ville de Douala, Edgard Alain Mebe Ngo’o, ministre des transports (mintransports) avait instruit aux chauffeurs de taxis de Douala, l’aménagement de leurs véhicules afin qu’ils soient plus confortables pour les clients. La mesure du mintransports ne fait pourtant pas courir les taxis. Au camp Yabassi à Douala, principal lieu de vente des pièces d’automobiles, de réparation et même de tôlerie des véhicules à Douala, l’affluence n’a pas changé depuis la mesure d’Edgard Alain Mebe Ngo’o. Les véhicules de couleur jaune se font rares. 

Affluence

«C'est très difficile de voir un chauffeur de taxi dans les environs. Même pour refaire la peinture ou échanger les pots de phares déjà cassés», déclare Godwin Chinekua, propriétaire d'un garage. À en croire certains mécaniciens, la nouvelle du ministre des transports n'as rien changé à l'ambiance du camp Yabassi. «L’ambiance est la même qu'avant. Aucun changement, c'est plus les voitures personnels qui passent de ce côté, pour mettre à jour leurs véhicules», explique un  mécanicien.

L’ambiance est identique dans les autres grands garages de la ville de Douala. Du coté des chauffeurs de taxis, certains semblent trouver une explication à tout ce désintérêt en dénonçant le mauvais état de la voirie urbaine. «On nous demande d'arranger nos véhicules pour circuler sur quelle route?» s'exclame un taximan. Pour d'autres, il s'agit d'une décision prise un peu tard. «Normalement, on devait nous informer de tout ceci à partir du moment où on a su que les Can devaient se jouer  au Cameroun. 

On nous met dos au mur maintenant. Où va-t-on trouver l’argent pour faire toutes ces réparations?» s’interroge un chauffeur taxis qui reconnait néanmoins la vétusté de son véhicule. Et pour un autre, «on ne peut pas faire autrement. Ce n’est pas du tout facile de réunir une somme de 10.000Fcfa en une journée. En plus de cela, il faut faire des économies pour faire des dépenses au garage», se défend un chauffeur taxi.