HEKOK

© Mutations : Guy Hyacinthe Owona     mercredi 30 novembre 2016 03:44     1873

L’une des joueuses vedettes de la sélection féminine de football court derrière sa première réalisation en Can 2016.

Elle venait de réaliser un doublé en Ligue des champions avec son club Rossengard, trois jours avant le kick-off de la 10ème Coupe d’Afrique des nations (Can) de football féminin au Cameroun. Et depuis là, plus rien. Après trois journées de matches de poule (a), Gaëlle Deborah Enganamouit baptisée par des fans «Enganabut», suite à son triplé en Ligue de champions cette année n’a pas encore fait trembler les filets des équipes adverses. 

Elle a offert un maillot à l’un de ses fans lors du match contre la sélection sud-africaine. Tant dans les gradins de la cuvette de Mfandena  qu’à travers les régions du Cameroun et d’ailleurs, les fans réclament «le but !» à chaque sortie des Lionnes. Face au Ghana en phase de demi-finale dès 16h au stade Omnisports de Yaoundé, des questions fusent quant à l’apport de la meilleure joueuse africaine 2015 dans l’animation offensive de la sélection féminine de football du Cameroun. À quand le déclic ? 

«Le public met la pression pour qu’elle ouvre son compteur but», note Henri manga, notre consultant à cette grand-messe du football féminin africain. De retour de l’infirmerie où elle a passé ses soins pendant plusieurs mois suite à une blessure, la «gazelle » du Mbam  et Inoubou a à peine eu cinq matches dans les jambes. À la Can Cameroun 2016, elle a déjà disputé trois matches. Et depuis lors, elle travaille en solo avec le préparateur physique. Bien qu’ayant moins de matches dans les jambes, le Ghislaine Bebom, le manager général de Louves Minproff  pense que l’auteure de deux actions décisives de buts à cette Can a jusqu’ici eu un problème de  chance.

«Sur le plan physique, elle est prête parce qu’à ce niveau de la compétition, on ne charge plus. L’accent est mis sur la tactique du jeu. Il faut juste la cohésion, car elle n’a pas juste la chance de marquer. Mêmes des grands joueurs comme Messi ou Ronaldo passent souvent à côté de la compétition quand on les attend», ajoute-t-elle. Les techniciens rencontrés estiment «qu’en dehors de marquer, elle fait marquer». Ghislaine Bebom avoue que la joueuse a un impact sur la défense adverse puisqu’elle monte pour chercher la balle de la tête. Un impact physique qui joue généralement sur la retombée de la balle dans le camp adverse. Idée que partage Engelberg Mbarga, entraineur de football. 

«En dehors de son apport sur le plan technique, elle a aussi un apport physique de par sa présence au stade», dit-il. Enganamouit est auteure d’une passe décisive face au Zimbabwe (2-0) et d’un duel aérien résultant de l’unique but face à l’Afrique du sud. Lors de la séance d’entraînement des Lionnes d’hier, Enganamouit a travaillé avec «le 11 probable». À ses côtés, elle devra compter sur Gabrielle Aboudi  Onguene ou Michelle Ngono Mani  en attaque. Même si Ghislaine Bebom «espère» que cette attaquante camerounaise va marquer face au Ghana elle ajoute «qu’il ne faut pas que les gens soient plus regardant. Le plus important est que le Cameroun gagne». 

Engelberg Mbarga  pense que la sociétaire de Rossengard «ne devra pas être obnubilée par le fait de marquer. Certes, elle a été maladroite sur une ou deux actions mais à cette compétition, elle se montre excellente au niveau de la dernière passe et nous devons en tirer profit ». Carl enow Ngachu, le coach camerounais insiste : «nous devons jouer comme un groupe. Il y a certes des individualités, mais il faut que le groupe prime».