Musique Patrimoniale : Semouya Le « Sphynx » De Ndikiniméki Dans Les Bacs
© Camer.be : Yannick Ebosse mardi 27 février 2018 00:00 3084
Longtemps combattu même par l’Elite de la ville camerounaise de Ndikinikimeki mais jamais abattu, l’artiste-musicien Semouya Lucky annonce son retour prochain sur la scène musicale camerounaise.
Chef traditionnel de Ndikinikimeki-Centre, celui-là qui est le précurseur de la musique Banen découvre son génie artistique en 1969 lors d’un concours de musique organisé à l’école CEBEC de Ndikinikimeki.
En 1970, lorsqu’il continu désormais dans cette voie et embrasse véritablement une carrière d’artiste, il est découvert par le guitariste BALEBOMA Julien qui l’encouragea à rejoindre son groupe de musiciens basé à la paroisse de SOMO et qui prestait pour les missionnaires. Dans cet environnement religieux où l’approfondissement de son art évoluait, il va s’en aller pour une nouvelle aventure dans l’orchestre national en 1972 qui était dirigé par PI Claude Ngoumou. Dans ce nouveau challenge, il fera la rencontre du batteur NDJANA Steve et plusieurs autres icônes de la musique camerounaise.
En 1976 et début 1977 sa première sortie se fait à la radio nationale sous le titre « Cherie Emilienne ». Un single chanté en couple avec deux autres artistes dont Elanga Maurice et ZOZO Charmant tous deux décédés à ce jour. Toujours en 1977, déjà connu, il participe à la présentation de l’Album du Patriarche Eko Roosevelt intitulé « Na So A Dé ».
En 1978, devenu membre de la SACEM, il perçoit le droit d’auteur (salaire de l’artiste) à hauteur de 60 000 Fcfa tous les 3 mois. Voulant scruter d’autres horizons et rythmes musicales, François Misse Ngoh, Nelle Eyoum et BONDIKOLO Sadrack l’encourage dans le « Makossa ». En 1984, devenu membre de la SOCADRA qui remplacera la SACEM, S.M Semouya Lucky produit son tout premier album. Avec pour titre « Mukenda Pipu », il fait une production importante de disques qu’il vendra dans toute l’Afrique et en Europe. Mais en termes de droits mécaniques payés par la SOCADRA, il percevra seulement 85 000 Fcfa.
Son deuxième album sort plusieurs années après en 1999 et à pour titre « Owam ». Il n’aura pas le même succès que le premier et l’artiste Semouya va se brouiller avec son producteur. Le troisième album avec pour titre « Messeck » sortira quant à lui en 2003 mais finira par « émousser » l’artiste. En 2006 lorsque ce dernier termine son quatrième album, il estime qu’il n’est pas assez mûr pour être sur le marché.
Interview de Sa majesté SEMOUYA Lucky, Artiste-musicien Banen
Depuis combien d’années exercez-vous dans la musique ?
J’exerce depuis 1972 pratiquement et je travaille en solo depuis 1984. J’ai 4 albums sur le marché. Mais j’ai travaillé avec plusieurs orchestres à Yaoundé avant de prendre mon envol.
Mon premier album en 1984 avait pour titre « Mukenda Pipu ». Premier disque dans la contrée Banen. Il a eu un succès et sera tiré en disque vinylle. Cela a fait découvrir la langue banen. Mon deuxieme album en 1999. Avec pour titre OWAM a aussi connu un très grand succès.
Pourquoi avoir attendu autant d’années pour sortir le deuxième album ?
Le musicien travaille. Il essaye souvent de s’avoir si son message est passé. Il prend le temps de voir si ce qu’il a dit à eu un effet sur la cible avant de se relancer.
Mon troisième album sort en 2003. Le titre « Messeuk » est produit à 5000 disques pressés. Mais je ne connais pas le nombre d’album vendus parceque à peine le disque sorti j’ai eu des problèmes avec le producteur. Ce producteur ne sachant pas comment cela se passe, a confisqué tout le produit et a diligenté la vente sans me donner le compte rendu.
Le quatrième album est prêt depuis 2006 mais n’est jamais sorti. Lorsque j’ai fini de le travailler j’ai remarqué qu’il y avait encore des choses à peaufiner raison pour laquelle j’ai renoncé.
Donc depuis 2006 il n’est pas sorti ?
Oui alors qu’il est un produit fini
Comment s’est fait la promotion des albums ?
Pour le premier, la promotion s’est faite à grande échelle. A l’époque, il n’y avait pas de cassettes ; seulement des disques en vinylle. Au Cameroun, mon producteur avait vendu 1000 disques. Au bénin j’ai vendu 1000 disques et au Ghana 1000 disques et à l’Etranger 1000 disques. Donc environ 4 000 disques écoulés entre 1984 et 1985.
L’année de votre premier disque avez-vous touché le droit d’auteur qui est considéré comme un des salaires de l’artiste ?
En 1984 nous étions déjà affiliés en tant qu’artistes à la SOCADRA qui était géré par des Camerounais. Elle m’a payé les droits mécaniques une fois à hauteur de 85 000 Fcfa. Cette somme n’atteignait même pas le tiers du montant reversé lorsque la SACEM était encore aux affaires. Je suis membre de la SACEM depuis 1977. Lorsque j’adhérais je n’avais pas encore de disque mais pour peu que je jouais dans les radios (crochet radiophonique) et je jouais dans les bars, la SACEM me reversait en moyenne 60 000 Fcfa tous les 3 mois. Et pour vous donnez une information, la SACEM se préparait déjà à produire un des mes albums lorsque le contrat avec le Cameroun a été interrompu pour créer la SOCADRA.
Depuis 2006 que votre Album n’est pas sorti, continuez-vous à faire des concerts ?
Non. Je me suis replié dans le showbiz. J’accompagne des gens dans les mariages, je travaille en studio avec quelques artistes, etc.
Combien d’albums arrangés à ce jour depuis 2006 ?
J’ai déjà arrangé 4 Albums d’autres artistes. 2 albums avec DIBA la symbiose, 1 album avec KOUBE Jeannette et 1 album en ce moment avec PIPO Jean Calvin.
En regardant le paysage de la Musique camerounaise, quel est votre observation et le conseil que vous adressez à la jeunesse ?
Le contexte actuel épouse aussi le temps. Je ne peux pas voir la musique aujourd’hui comme celle d’hier. Hier l’on avait des artistes engagés. Aujourd’hui il y a des artistes engagés qui ajoutent l’ambiance dancing dans leurs albums ; ils jouent sur le rythme. Cela fait deux époques différentes.
Etant l’un des pionniers de la musique Banen, est-ce que l’Elite vous a déjà approché pour aider à la réalisation d’un de vos albums ou bien vous permettre de venir prester dans certaines cérémonies ?
S’il fallait compter sur l’Elite banen c’est que je serais mort. Beaucoup d’autres personnes ont compris ma musique plus que les banens. Le banen a pris ma musique pour une arme contre le banen sans pouvoir me comprendre.
Dans mon premier disque je me présente comme un solitaire qui avance sans soutien mais qui va surement pour faire les choses afin de relever la Voix des Banens dans la musique. Deuxièmement j’interpelle les banens à travers mes messages de ne pas restés immobiles.
Quels sont les artistes banens qui ont suivis vos pas ?
Par rapport à cet aspect j’ai l’impression que les artistes Banens sont entrés dans la musique sans véritable « formation ». Ils sont tellement agités et ne demandent pas conseils. Vous écouterez l’album de PIPO Jean Calvin qui arrive et vous verrez la différence avec les autres.
Je ne me vante pas mais je suis sûr que je reste une bibliothèque dans la mesure où je peux donner mon savoir à plusieurs jeunes artistes pour leur permettre de progresser très vite. Lorsque j’apprenais la musique je recopiais les cours en langue « Tunen » ou « Banen » si vous voulez. Je me suis donc frayé ce chemin pour baliser le sentier pour les autres.
Le grand retour de Semouya sera pour quand ?
A tout moment car c’est un LION qui dort.
Proverbe
La femme est la ceinture qui tient le pantalon de l'homme.
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