Makénéné : Des populations sur le pied de guerre
© Le Jour : Njoya Moussa vendredi 27 mai 2016 01:00 3049
Depuis un peu plus d’un mois, les habitants de la localité vivent dans la terreur. Les populations Kinding et Nyokon qui habitent des villages voisins multiplient les actes de violence.
Tout est reparti le 05 avril dernier, lorsqu’un jeune Kinding décide d’ériger une maison sur une parcelle de terre jadis exploitée par sa grand-mère à des fins agricoles située dans son Kinding natal. A sa grande surprise, quand il arrive au village pour l’entame des travaux, il trouve ladite parcelle, qu’il avait pris le soin de faire défricher quelques jours plus tôt, occupée par des cultures de maïs. Après quelques enquêtes, il lui sera révélé que la toute nouvelle plantation sur ses terres appartient à un homme âgé Nyokon.
Après moult tractations conciliatrices, le concerné acceptera de libérer la parcelle de toute culture contre la somme de 90.000 francs. Somme que paiera le jeune cadre, qui selon toute vraisemblance voulait clore l’incident. Mais c’était sans compter avec l’agressivité des jeunes Nyokon qui depuis quelque temps font montre d’une forte tendance belliqueuse à l’encontre des Kinding d’une part, et des Banens d’autre part, installant une ambiance fortement délétère dans la région.
C’est ainsi que dans la matinée du 10 avril 2016, aux alentours de 9 heures, une escouade d’une trentaine de jeunes Nyokons fait une descente sur les lieux du chantier, armés de gourdins, d’armes traditionnelles, fusils de chasse, lances et machettes. Une fois sur les lieux, ils violentent les employés, mettent le chantier à sac avec comme bilan de centaines de parpaings détruits, des dizaines de lattes brulées, des dizaines de sacs de ciments déchirés, des camions de sables et de gravier éparpillés dans la nature, ainsi que des téléphones portables, des appareils électroniques et du matériel de chantier emportés par la bande en furie.
L’inaction des autorités
Une fois les dégâts constatés, une plainte adressée au procureur du tribunal de première instance de Makénéné a été déposée dans les services de la brigade de gendarmerie. Mais en dépit du constat d’huissier et de la descente des enquêteurs sur le terrain, aucune mesure concrète ne sera prise à l’encontre des leaders de ce qu’ils qualifient eux-mêmes de « Brigade de répression du chef Nyokon» et qui sont clairement identifiés.
Pire encore, en lieu et place de l’audition des accusés qui était prévue pour le 12 avril 2016, l’on assistera plutôt à une démonstration de dizaines de jeunes Nyokons qui viendront narguer les autorités de gendarmerie au sein même de leurs services, en faisant savoir qu’aucun d’entre eux n’allait être entendu, à fortiori interpellé. C’est fort de ce sentiment d’invincibilité et surtout d’impunité que ces jeunes vont revenir le 14 avril dans la nuit mettre à sac tout le village Kinding-Ndé. A l’issue de cette descente digne des incursions de l’Armée de Résistance du Seigneur de Joseph Kony, on a dénombré des maisons saccagées, des poteaux électriques brulés et des jeunes Kindings grièvement blessés.
Face à cet énième acte de vandalisme de leurs voisins, les jeunes du village Kinding-Ndé ont décidé de pourvoir à leur propre défense. Ce qui donnera lieu le lendemain à de graves affrontements entre les deux camps, au cours desquels plusieurs personnes seront grièvement blessées à la machette et surtout par des fusils de chasse. Le sous-préfet et les forces de maintien de l’ordre manifestement débordés s’étant retirés, il aura fallu attendre l’arrivée du préfet du Mbam et Inoubou, en compagnie du renfort de la compagnie de gendarmerie de Bafia pour voir un semblant de calme revenir.
Depuis lors, les populations se regardent en chiens de faïence et tout laisse à penser que les jeunes Nyokons attendent tout simplement le démantèlement du dispositif sécuritaire d’urgence qui a été installé pour en découdre avec cet « ennemi » de toujours que sont les Kinding. En effet, il faut remonter au décès du chef Kinding, Sa Majesté Kichabo Ndjabi Jacob, pour trouver les origines des tensions entre ces populations. C’est à cette occasion que les Kinding, installés depuis toujours, et ayant fait appel aux Nyokon qui jadis résidaient dans le Nord-Makombé, comme alliés durant les luttes anticoloniales contre les Allemands, vont se voir denier la qualité d’« autochtones ».
Et en dépit de la création de leur village par un décret présidentiel en 1965, le même discours négationniste va perdurer. Surtout qu’il est alimenté par des élites qui tirent des ficelles dans l’ombre.
Le rôle trouble des élites
La furie des jeunes Nyokon serait encouragée par des élites, qui n’hésiteraient pas à les « motiver » par tous les moyens, y compris avec des espèces sonnantes et trébuchantes, en guise de récompense de leurs basses besognes. C’est ainsi, que le nom d’un certain haut responsable du ministère de la Justice est cité comme principal protecteur de la « milice nyokon ».
Par ailleurs, la dénaturation de l’histoire est largement le fait de certaines élites intellectuelles du coin, qui procèdent à un retraçage historique plutôt oblique de la localité. Le comportement de ces élites se justifie par des enjeux économiques (notamment le processus d’accaparement des terres dont tout le Mbam est l’objet) et politiques, dans la mesure où il faut écarter des éventuels concurrents, quitte à recourir au délit de faciès. Cette situation conflictuelle, qui n’est pas sans rappeler quelques incidents souvent observés dans le Moungo, le Mfoundi, ou encore le Wouri, donne amèrement raison à tous ces auteurs, à l’instar du professeur Maurice Kamto, qui avaient vu en la mention des notions d’allogène et d’autochtone dans la constitution de 1996, « une tournure hautement dangereuse ». Car à partir de quel moment devient-on autochtone ou cesse-t-on d’être allogène ?
Proverbe
La femme est la ceinture qui tient le pantalon de l'homme.
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